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Immigration humanitaire : les demandes refusées augmentent au Canada

Des personnes dont on ne voit pas le visage sont assises et tiennent dans leurs mains un drapeau canadien.

Plus des deux tiers des demandes de résidence permanente pour motifs humanitaires ont été refusées lors du premier trimestre 2021, selon des données d'IRCC obtenues par le Réseau pour les droits des personnes migrantes.

Photo : Reuters / Mark Blinch

Radio-Canada

Le nombre de demandes de résidence permanente pour raisons humanitaires acceptées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) a chuté durant la pandémie, selon des données obtenues par un organisme de défense des droits des migrants.

Le Réseau pour les droits des personnes migrantes (RDPM), qui a obtenu les données d'IRCC, estime que ces refus marquent un changement de politique arbitraire et demande la régularisation des migrants sans statut.

Les demandes pour raisons humanitaires représentent la seule possibilité de résidence permanente – et donc d'égalité des droits et de sécurité – pour les sans-papiers à l'intérieur du Canada, peut-on lire dans un communiqué du RDPM, publié mardi.

Selon les chiffres avancés par le réseau, constitué de diverses organisations pancanadiennes, 5000 demandes de ce type ont été refusées en 2020 (soit 57 % du nombre total de demandes), contre 2760 l'année précédente (35 %). Au premier trimestre 2021, le taux de refus a atteint près de 70 %.

En doublant les refus, le premier ministre Trudeau double le potentiel d’exploitation, a affirmé Syed Hussan, qui fait partie du secrétariat de l'organisation.

Ces refus ont augmenté sans aucun changement de politique annoncé, alors que les niveaux d'immigration au Canada ont connu une baisse historique en 2020 consécutivement aux fermetures de frontières, a relevé le RDPM.

En 2020, seules 184 000 personnes ont obtenu leur résidence permanente, ce qui marque une chute historique, selon le réseau.

L'objectif fédéral cette année est de 401 000. Pour y parvenir, Ottawa a annoncé plusieurs programmes visant à faciliter l'accès à la résidence permanente aux candidats travailleurs temporaires et aux étudiants étrangers présents au Canada, mais hors du Québec. De plus, ces programmes excluent largement les résidents sans papiers, a insisté l'organisme.

Selon le RDPM, un demi-million de personnes sont en situation irrégulière au Canada. La plupart d'entre elles détiennent un permis de séjour (lié au travail, aux études ou sous un statut de réfugié) expiré qui ne peut pas être suivi d'autres programmes que celui de résident permanent pour motif humanitaire.

Les personnes racisées et occupant des emplois à faible rémunération sont particulièrement touchées par les refus, a ajouté Syed Hussan.

Présent lors d'une conférence de presse sur l'augmentation du taux de rejet parmi six autres candidats refusés, Mamadou Batchily, un Malien de 44 ans, a fait part de sa détresse après que l'immigration eut rejeté sa demande en janvier dernier, deux ans après qu'il l'eut envoyée. Je vois que le Canada n’accorde aucune valeur à la vie humaine, a affirmé cet employé d'une usine alimentaire de Montréal, qui n'a pas vu sa femme ni ses deux enfants depuis six ans.

Venue de Hong Kong à Vancouver pour travailler en tant qu'aide familiale, Devine Cruz a raconté comment son employeur l'aurait amenée en tant que touriste et l'aurait forcée à rester jusqu'à l'expiration de son visa. Sa candidature a été rejetée cette année. Je suis pénalisée parce que je suis pauvre. Mon employeur riche peut entrer et sortir du Canada, alors que je dois me cacher de ma communauté.

Une manifestation de migrants vivant dans différentes villes est prévue le 25 juillet devant le bureau du premier ministre Trudeau pour demander un statut plein et permanent à tous les résidents du pays.

Le fédéral se défend

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada répond que bien que les statistiques semblent démontrer une hausse des refus en 2020 et 2021 comparativement aux années précédentes, il importe de noter que le ratio approbation/refus de l’admissibilité est semblable à celui de 2019.

Le nombre de refus semble plus élevé que les approbations en raison des retards engendrés par la COVID-19 et des prolongations accordées pour la présentation de documents afin d’aider les demandeurs. Nous avons par conséquent eu plus de difficulté à clore les dossiers pour lesquels l’approbation des documents n’est pas terminée, explique le Ministère.

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada ajoute ceci : Avec la reprise des activités, les statistiques sur les refus et les approbations dans la catégorie des demandes pour considérations d’ordre humanitaire devraient changer.

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